En 1953, on dénombre 118 881 accidents corporels de la circulation en France métropolitaine. 7 661 personnes ont été tuées dans les 3 jours après leur accident.
En 1954, sur les 7 539 personnes tuées, on compte notamment 1 544 piétons, 1 322 cyclistes, 648 cyclomotoristes, 1 888 vélomotoristes et motocyclistes, 1 970 automobilistes.
En 1959, on enregistre 8 409 tués (dans les 3 jours après leur accident), dont 1 892 piétons, 1 601 cyclomotoristes et 2 719 automobilistes.
Les bilans de la sécurité routière ont pour but de faire connaître l’accidentalité et d’en comprendre les composantes à travers notamment des analyses thématiques et transversales. Il s’agit également de mettre en évidence les enjeux majeurs de la sécurité routière.
Le premier bilan retrouvé au CETE Nord Picardie pour la France entière concerne l’année 1952 et il y est fait référence à un bilan de l’année 1951. Le bilan global est comparable à ce qui se fait actuellement en termes d’accidents, d'accidents mortels, de tués, de blessés, etc…On y trouve également les répartitions mensuelles, les conditions atmosphériques, l’état de la chaussée. On trouve enfin un bilan concernant l'Algérie et les Outre-mers.
L’accidentalité routière explose après guerre avec l’expansion du parc automobile, cependant les réseaux routiers sont inadaptés et les conducteurs insuffisamment formés. C’est alors que le circuit de recueil des données d’accidents, fiabilisé en 1954, comptabilise 7 539 personnes tuées à 3 jours (décédées sur le coup ou dans les 3 jours suivant l’accident).
En 1959, l'aménagement de 222 "points noirs" porte à près de 1 200 le nombre de points singuliers de l'infrastructure routière qui ont été supprimés depuis le début du programme de sécurité du Fonds Spécial d'Investissement Routier. Il est estimé que plus de 4 000 victimes sont sans doute ainsi évitées chaque année grâce à ces aménagements.
Mais il est considéré que "la faute de l'usager reste la cause déterminante de la plupart des accidents. Sans doute, l'amélioration de l'infrastructure, en éliminant certaines occasions de fautes, la sévérité de la répression, le renforcement de certaines réglementations, peuvent rendre les fautes moins nombreuses. La véritable solution réside dans la prise de conscience, par la grande masse des usagers, des responsabilités qu'ils assument et des devoirs que leur impose la conduite automobile." R. Coquand, Directeur des routes et de la circulation routière.
En 1954, une loi autorise la recherche du taux d'alcool dans le sang du conducteur en cas d'accident grave et en 1959 une ordonnance permet la sanction pour conduite en état d'ivresse ou sous empire d'un état alcoolique.
Des expérimentations de limitation de vitesse débutent en 1958 et sont élargies en 1959 sur 2 050 km de routes nationales importantes, pendant 11 week ends (aux alentours de la Pentecôte, août et septembre). Les limites de vitesse ont été différentes pour les véhicules particuliers (90 km/h) et pour les poids lourds (70 km/h).