Bilan 2021 de la sécurité routière

Publication le 12 septembre 2022 du bilan de la sécurité routière en 2021, disponible en téléchargement ici.

3 219 personnes sont décédées en 2021 sur les routes de France, en France métropolitaine ou en outre-mer. Ce chiffre, inférieur de 8 % à celui de 2019, est historiquement bas (hors année atypique 2020). La reprise des déplacements en 2021 a été tempérée par une période de confinement en avril, de couvre feux sur l’ensemble du premier semestre, et de plusieurs périodes où le télétravail était fortement recommandé.

En 2021, on dénombre 53 540 accidents corporels de la circulation en France métropolitaine. 2 944 personnes ont été tuées dans les 30 jours après leur accident, dont notamment 414 piétons, 24 usagers d'engins de déplacement personnel (tels les trottinettes électriques), 227 cyclistes, 96 cyclomotoristes, 572 motocyclistes, 1 414 automobilistes, 103 usagers de véhicules utilitaires, 44 usagers de poids lourds. 85 enfants de 13 ans ou moins sont décédés, 101 adolescents de 14-17 ans, 505 jeunes de 18-24 ans, 770 seniors de 65 ans ou plus.

Dans les départements d'Outre-mer, 183 personnes ont été tuées.

Dans les collectivités d'Outre-mer et la Nouvelle-Calédonie, on enregistre 92 tués.

Les principaux indicateurs des accidents corporels de la circulation routière enregistrés par les Forces de l'ordre (fichier BAAC, données de l'année N en version définitive en mai de l'année N+1, version quasi-définitive en janvier de l'année N+1) sont labellisés par l'Autorité de la Statistique Publique.

Les résultats principaux définitifs pour l'année 2021 et les premières analyses ont été publiées en mai 2022. Le bilan complet est désormais disponible en téléchargement ci-contre.

Bilan de l’accidentalité en France (métropole et outre-mer)

3 219 personnes sont décédées en 2021 sur les routes de France métropolitaine ou d’outre-mer, un résultat inférieur de 8 % à celui de 2019. La mortalité baisse plus fortement que les indicateurs d’accidentalité, le nombre d’accidents baisse de - 4 % et le nombre de blessés de - 5 %.

En 2021, les pouvoirs publics ont mis en place des couvre-feux nationaux et/ou locaux. Durant ces périodes de restriction, les déplacements notamment domicile-travail ou de loisirs ont été fortement réduits. Cette réduction des déplacements sur des périodes souvent nocturnes, propices aux accidents graves, a logiquement permis une diminution des accidents mortels, mais a eu un effet moins fort sur l’accidentalité corporelle non mortelle qui intervient principalement en journée.
 

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Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, en France métropolitaine, DOM, COM et NC

Dans un contexte encore perturbé par les aléas de la crise sanitaire liée à la Covid-19, les indicateurs de l’accidentalité routière en 2021 sont historiquement bas si l’on exclut l’année particulière 2020. Les analyses porteront par rapport à l’année référence avant pandémie, l’année 2019.

Alors que le nombre de tués en 2021 s’établit 8 % en-dessous de celui enregistré en 2019, le nombre d’accidents corporels ne baisse que de -4 %, de même que le nombre des blessés.
 

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Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, en France métropolitaine et DOM

Bilan de l’accidentalité en France métropolitaine

En France métropolitaine, 2 944 personnes sont décédées sur les routes (2 292 hommes et 652 femmes) soit 300 tués de moins qu’en 2019 (- 9 %). Le nombre des accidents corporels baisse de - 4 % et le nombre de blessés de - 5 %. Si 78 % des tués sont des hommes, 82 % des conducteurs impliqués dans les accidents mortels sont des hommes.
 

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Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, en France métropolitaine

Il s’agit de la plus faible mortalité routière enregistrée depuis 1926 en dehors de l’année 2020 très impactée par les restrictions de circulation imposées par la gestion de la pandémie de COVID 19 (mortalité routière en 1926 : 2 900 tués), alors qu’on peut estimer que le parc de véhicules en circulation a été multiplié par 501.

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Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, en France métropolitaine

1 177 personnes sont décédées dans des accidents sans tiers impliqué ; notamment 736 automobilistes, 248 usagers de deux-roues motorisés, 78 usagers de véhicules utilitaires, et 73 cyclistes. Ils étaient conducteurs ou passagers d’un véhicule seul impliqué dans l’accident.

La mortalité piétonne (414 tués) est en baisse (- 14 %) par rapport à 2019. Plus de la moitié de cette mortalité concerne chaque année les seniors de 65 ans ou plus. 300 piétons sont décédés en agglomération, à 56 % dans un choc contre un véhicule de tourisme et à 25 % contre un véhicule utilitaire ou un poids lourd. 82 piétons sont décédés sur les routes hors agglomération, percutés pour 72 % d’entre eux par un véhicule de tourisme, et pour 23 % par un véhicule lourd. 32 piétons sont décédés sur autoroute.

La mortalité baisse le plus fortement parmi les usagers de 25-34 ans (- 23 %) et de 75 ans et plus (- 16 %), manifestement en grande partie du fait du couvre-feu au premier semestre. Pour les 25-34 ans, les sorties festives le soir, à fort risque d’accident grave, n’ont pas été possibles. Pour les plus âgés, dont la mortalité est pour moitié en tant que piéton, il est traditionnellement observé un pic à l’occasion de l’hiver. Or, au premier trimestre 2021 les retours chez soi se sont faits de jour, avant 18h, ce qui les a protégés. Cependant les taux de décès rapportés à leur population restent les plus importants après les 18-24 ans (94 tués par million d’habitants) : 53 tués par million d’habitants de 25-34 ans et 71 tués par million d’habitants de 75 ans ou plus. La moyenne sur la France métropolitaine est de 45 tués par million d'habitants.

Avec une accélération du développement de la pratique cycliste suite à la pandémie, l’accidentalité cycliste augmente : 227 tués en 2021, soit 40 tués de plus qu’en 2019. 130 cyclistes sont décédés hors agglomération (soit + 37 % pour une augmentation de la pratique de +14 %) ; 97 cyclistes se sont tués en agglomération (soit + 7 % pour une augmentation de la pratique de + 31 % selon la Plateforme nationale des fréquentations)

 

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Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, en France métropolitaine

Mortalité selon la classe d’âge en France métropolitaine

En 2021, le nombre de tués baisse quelle que soit la classe d’âge, à l’exception des enfants et adolescents de moins de 18 ans et des personnes âgées de 65-74 ans.
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Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, en France métropolitaine

33 enfants et adolescents tués en plus en 2021

85 enfants âgés entre 0 et 13 ans sont décédés en 2021, soit 24 de plus qu’en 2019. L’augmentation est partagée entre les déplacements en véhicule de tourisme hors agglomération et les modes doux (piéton, EDP, vélo) en agglomération. Les blessés en EDP (trottinette), motorisé ou non, augmentent significativement en agglomération.

101 adolescents âgés entre 14 et 17 ans sont décédés en 2021, soit 9 de plus qu’en 2019. L’augmentation porte sur les déplacements en VT hors agglomération. Les blessés en EDP, motorisé ou non, et cyclomoteur augmentent en agglomération. Les blessés en voiturette augmentent hors agglomération.

Baisse marquée de la mortalité chez les jeunes adultes

505 jeunes majeurs âgés entre 18-24 ans sont décédés, soit 44 de moins qu’en 2019. La baisse est partagée entre VT hors agglomération et 2RM en agglomération.

Les blessés augmentent en 2RM hors agglomération, à vélo en agglomération. La baisse est concentrée sur le 1er semestre de l’année, lors duquel le couvre-feu et la fermeture des lieux festifs a impacté leurs sorties habituelles éventuellement à risque.

398 jeunes adultes de 25-34 ans sont décédés, soit 118 de moins qu’en 2019. Cette classe d’âge à fort risque présente cette année la baisse de la mortalité la plus forte (- 23 %). La baisse est répartie entre VT et 2RM, en et hors agglo, au 1er et au 2e semestre, contrairement aux 18-24 ans. Les blessés baissent le plus souvent, mais augmentent fortement à vélo en agglomération.

Une baisse limitée de la mortalité entre 35 et 64 ans

366 personnes âgées entre 35 et 44 ans sont décédées, soit 17 de moins qu’en 2019. Le nombre de tués baisse chez les piétons, en et hors agglo. Les blessés à vélo augmentent en et hors agglo.

353 personnes âgées entre 45 et 54 ans sont décédées, soit 29 de moins qu’en 2019. La baisse de la mortalité est observée hors agglomération, en 2RM et VT. Les tués à vélo augmentent en agglo, ainsi que les blessés. Les blessés piétons en agglo baissent.

366 personnes âgées entre 55 et 64 ans sont décédées, soit 46 de moins qu’en 2019. La baisse est d’abord automobiliste hors agglo, puis 2RM en agglo. Le reste est stable. Les blessés à vélo augmentent en et hors agglo ; les blessés piétons, 2RM et VT baissent en et hors agglo.

Un bilan contrasté chez les seniors : des gains de vie essentiellement sur le 1er semestre

321 seniors âgés entre 65 et 74 ans sont décédées, soit 4 de plus qu’en 2019. Une augmentation des tués est observée chez les vélo et 2RM hors agglo, compensée en partie par la baisse des tués VT hors agglo et des tués piétons en agglo. Les tendances chez les blessés sont similaires.

449 seniors âgés de « 75 ans ou plus » sont décédés, soit 83 de moins qu’en 2019. Hors agglomération, le nombre de tués automobilistes baisse très fortement alors que le nombre de tués à vélo augmente. En agglomération, le nombre de tués piétons baisse alors que le nombre de tués automobilistes augmente. Le nombre de blessés à vélo augmente.

Mortalité selon les catégories d’usagers en France métropolitaine

La baisse de la mortalité en 2021 par rapport à 2019 est globalement de - 9 % soit 300 tués de moins. La baisse est liée en grande partie à la réduction de la mortalité automobiliste.

Avant la pandémie, plus de la moitié des tués en France étaient des automobilistes. En 2021 cependant ils ne représentent que 48 % de la mortalité routière avec 1 414 tués, soit 208 de moins qu’en 2019 (- 13 %). Cette baisse un peu plus forte que la moyenne s’explique par la part importante de jeunes adultes qui se tuent en voiture : le couvre-feu en place sur le premier semestre de l’année en particulier a eu pour conséquence d’interdire les déplacements nocturnes et réduire les risques liés à ces déplacements.

668 personnes sont décédées en deux-roues motorisés (96 cyclomotoristes et 572 motocyclistes). Alors que la mortalité à cyclomoteur a baissé plus que la moyenne (38 tués de moins soit - 28 % par rapport à 2019), la mortalité motocycliste a moins baissé que la moyenne (43 tués de moins soit - 7 % par rapport à 2019).

La mortalité piétonne, 414 tués, baisse plus que la moyenne (69 tués de moins, soit - 14 %) : les personnes âgées de 65 ans ou plus constituent plus de la moitié des personnes décédées à pied et parmi eux les 75 ans et plus semblent encore en 2021 se déplacer moins qu’avant la pandémie.

Enfin 227 cyclistes sont décédés sur la route, soit une augmentation de + 21 % par rapport à 2019. L’augmentation est plus marquée hors agglomération (+ 37 %) qu’en agglomération (+ 7 %).

La mortalité des usagers de poids-lourd est revenue au niveau avant pandémie (44 tués), ainsi que celle des usagers de véhicule utilitaire (103 tués).
 

image 189Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, en France métropolitaine

Tendances 2021 selon les réseaux routiers en France métropolitaine

La baisse de la mortalité entre 2019 et 2021 la plus importante est hors agglomération avec - 11 % (211 tués en moins), suivie de celle en agglomération avec - 7 % (74 tués de moins). Avec un trafic vraisemblablement peu affecté par les restrictions sanitaires, la mortalité sur autoroute baisse de -6% par rapport à 2019.
 

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Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, en France métropolitaine

Accidentalité dans les régions de France métropolitaine

En 2021 et par rapport à 2019, en France métropolitaine, le nombre de tués baisse dans toutes les régions à l’exception de l’Ile de France, où il augmente de +9 %. La baisse la plus importante est dans la région de l’Auvergne-Rhône-Alpes (- 22 %) ; le nombre de tués en Corse étant peu important l’évolution n’est pas significative.

En volume La Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie sont les seules régions dont la part nationale de la mortalité en 2021 (+ de 10 % de la mortalité nationale) est supérieur à celle de 2019.
La région Auvergne-Rhône-Alpes contribue le plus à la baisse de la mortalité en 2021, avec respectivement 1/3 de part de baisse.

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Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, en France métropolitaine

Accidentalité routière outre-mer

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Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, 
dans les départements d'outre-mer, les collectivités d'outre-mer et la Nouvelle-Calédonie

275 personnes sont décédées sur les routes des territoires outre-mer en 2021, 183 dans les départements d’outre-mer et 92 dans les collectivités d’outremer ou en Nouvelle-Calédonie. C’est une hausse de + 8 % (soit 21 tués de plus) par rapport à 2019 (année de référence).
 

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Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, 
dans les départements d'outre-mer, les collectivités d'outre-mer et la Nouvelle-Calédonie

La mortalité en deux-roues motorisés augmente en 2021 avec 98 usagers tués, soit un peu plus du tiers de la mortalité routière outremer. Le non-port du casque concerne la moitié des décès en deux-roues motorisés.

La mortalité automobiliste représente un peu plus du tiers de la mortalité routière outre-mer avec 89 décès estimés. La ceinture de sécurité est un enjeu majeur dans les territoires d’outre-mer, où dans plusieurs territoires la moitié voire les trois quarts des personnes décédées ne l’avaient pas bouclée.

La mortalité piétonne baisse en 2021 par rapport à 2019 avec 48 piétons tués.

La mortalité routière des jeunes de 18-24 ans est en augmentation de 9 tués en 2021 par rapport à 2019 pour atteindre 58 tués en 2021 contre 49 tués en 2019.

La mortalité des 25-44 ans est en hausse de + 20 % entre 2019 et 2021 soit 18 tués de plus (soit un total de 104 tués en 2021 contre 86 tués en 2019).

La mortalité des 45-64 ans est en baisse de 19 tués pour atteindre 49 tués en 2021.

La mortalité des seniors de 65 ans et plus est en augmentation de 10 tués pour atteindre 38 tués en 2021. Les séniors restent toujours beaucoup moins représentés qu’en France métropolitaine.

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Source : ONISR données définitives jusqu'en 2021
Données relatives aux accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, 
dans les départements d'outre-mer, les collectivités d'outre-mer et la Nouvelle-Calédonie