Naissance des statistiques d'accidentalité

Les premières statistiques d'accidentalité routière font état de 2 246 tués en 1924, 5 608 tués en 1930, 6 221 tués en 1933, 5 650 tués en 1937.

Le premier BAAC apparaît en 1938, le premier bilan détaillé en 1951.

Naissance des statistiques - l'avant 1938

Les premières informations ont été rassemblées par Jean Orselli, alors qu'il travaillait au Conseil Général des Ponts et Chaussées avec Steve BERNARDIN, pour le compte du Comité d’Histoire du Ministère sur l’histoire de la circulation et de la sécurité routière.

La statistique sur les accidents de la route remonte au 19ème siècle. On avait à l’époque des statistiques sur « les tués de mort violente », répartis en fonction de la route et d’autres causes. Ces informations se trouvent dans les registres des statistiques judiciaires de la chancellerie. Néanmoins, on savait fort peu de choses sur la circulation routière, alors que pour les chemins de fer, les statistiques étaient précises depuis bien longtemps.

Après la première automobile de Cugnot en 1769, la circulation était surtout de type hippomobile. En 1782 apparaît une réglementation pour la conduite des charrettes, et en 1899 le certificat de capacité automobile. A partir de 1900, la France, premier constructeur mondial d’automobiles, commence à avoir une réelle circulation automobile. Le parc est de 1672 véhicules.

A la fin de l'année 1903, après la mise en place d’une commission sur la circulation routière, une enquête sur l’accidentologie est mise en œuvre. Pour Jean ORSELLI, c’est la naissance de « l’accidentologie », un terme qui est devenu commun. Cette enquête donna lieu à un rapport en 1904. Cette enquête sera rééditée de façon moins fine en 1907.

Après la guerre de 1914-1918, entre 1920 et jusqu’à la fin des années 30, on trouve des statistiques spécifiques dans les ministères de l’Intérieur et de la Défense Nationale pour la police et la gendarmerie. On peut donner la série suivante pour cette époque :

Les premiers résultats statistiques issus du BAAC 1938-1951

A la suite de travaux d’une commission internationale pour l’unification des statistiques des accidents de la circulation routière à Genève sous l’égide de la Société des Nations, un arrêté du 5 Février 1937 confiait au Service Central de Statistiques et de Documentation du Ministère des Travaux Publics le soin d’établir et de publier une statistique des accidents de la circulation routière ayant entraîné des dommages corporels. On voit donc déjà apparaître la définition de l’exhaustivité du recensement, basée sur les dommages corporels.

Le 18 Novembre 1937, une fiche est approuvée par les services et peut être considérée comme le premier BAAC (Bulletin d’Analyse d’Accident Corporel). Le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de la Défense sont chargés de recenser les éléments à partir du 1er Janvier 1938.

Déjà à cette époque se pose le problème de correction des informations. On estime que l’établissement des statistiques nécessite un délai de 2 mois et demi. On édite alors, à cette époque des statistiques mensuelles en accidents et victimes, par département, par jour, par heure, par type de collision, par conditions de route.

On a enregistré, par exemple en Janvier 1938, 3471 accidents dont 295 mortels, faisant 319 tués, 1058 blessés graves et 3106 blessés légers.

Le tableau suivant, avec l’arrêt dû à la deuxième guerre mondiale, regroupe les informations qu’il nous reste aujourd'hui :