Blessures

Au sens statistique, le terme de « blessés » dans un accident de la circulation recouvre en réalité deux cas de figure. Le blessé léger (ou BL) peut être défini comme la personne victime d’un accident corporel de la route dont l’état de santé ne nécessite pas une hospitalisation, ou lorsque cette hospitalisation ne dépasse pas les 24h. A contrario, le blessé hospitalisé (ou BH) se présente bien comme la personne dont l’état de santé nécessite une hospitalisation de plus de 24 heures et qui « ne décède pas dans les 30 jours après l’accident ». La typologie n'est cependant pas assez fine pour exprimer la gravité des lésions :  il existe une classification plus fine selon la probabilité de survie des blessés. Cette codification des lésions initiales de chaque blessé grave est compris entre 1 (gravité mineure) à 6 (blessure fatale) et a été définie dès la fin des années 70 aux États-Unis (via une échelle appelée AIS ou « Abbreviated Injury Scale »).

Différentes études de la sécurité routière issues de collectes d’informations dans des instituts de soins permettent une connaissance notamment des blessés graves. Ces remontées d’informations permettent d’évaluer la nature des blessures et leur localisation, leur typologie (suivant le type d’usager qu’il soit véhiculé ou non), ou enfin de connaître par exemple la distribution des blessés graves par âge. Il est également possible de croiser et de comparer les données collectées par les forces de l’ordre après un accident corporel avec les données recueillies par des organismes de soins (rassemblées pour le département 69 dans ce que l’on appelle le « Registre du Rhône ») pour avoir une meilleure connaissance des blessés graves.

En 2023, on estime à 219 000 le nombre de blessés légers (MAIS1-2) et à 16 000 celui des blessés graves (MAIS3+) sur les routes de France métropolitaine. Au niveau national, 66 % des blessés MAIS3+ seraient des usagers vulnérables (piétons, cyclistes, usagers d’EDPm et 2RM). Les usagers de 2RM, qui représentent 1,2 % du temps total passé en circulation tous modes confondus, comptent 5 400 blessés graves en 2023, soit 600 de plus que les automobilistes qui représentent pourtant, avec les occupants de VU, 72,3 % du temps total de déplacement. Les blessés graves à vélo sont depuis 2018 plus nombreux qu’à pied, avec respectivement 2 500 et 2 000 blessés graves en 2023 pour 2,1 % et 16,1 % du temps passé en déplacement.

Par ailleurs, l'arrêté de 2007 qui régit la constitution du fichier national des accidents corporels de la circulation routière ne prend pas en compte des potentielles séquelles traumatiques induites par l’accident. Pour autant, à partir de la codification des lésions de la Classification Internationale des Maladies (CIM), les chercheurs estiment également les séquelles à prévoir suivant la nature de la lésion et la région corporelle atteinte.

Le registre des victimes des accidents de la route dans le Rhône (données relatives aux patients des hôpitaux) permet d’analyser les séquelles attendues un an après la survenue de l’accident, en se référant aux atteintes lésionnelles initiales. Les patients sont recontactés ultérieurement lors de projets de recherche spécifiques. Au niveau national, il est estimé que près de 22 100 blessés vont conserver des séquelles encore 1 an après l’accident. Les usagers vulnérables comptent pour 81 % des blessés avec séquelles (contre 66 % et 55 %).

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