La douleur des blessés de la route

La douleur n’est pas toujours considérée comme une séquelle traumatique dans les échelles internationales de codification. Pourtant, elle peut persister dans le temps et avoir des effets négatifs sur le bien-être et la psychologie des individus. Sa prise en compte est donc nécessaire. C’est dans ce contexte que l’équipe de l’UMRESTTE (Université Gustave Eiffel) qui travaille à l’appui des données du Registre du Rhône, a réalisé une étude sur les intensités de la douleur aiguë et de la douleur chronique.

Une douleur post-crash plus importante chez les blessés graves

1 879 victimes d’un accident de la route ont été interrogées concernant l’intensité de leur douleur juste après la prise en charge aux urgences par l’infirmière d’accueil et d’orientation. 24 % ont déclaré une douleur intense ou insupportable et 23 % une douleur modérée. 23 % n’ont pas renseigné cette évaluation. L’intensité de la douleur est relativement comparable quel que soit le mode de déplacement au moment de l’accident. Elle est intense ou insupportable chez 22 % des cyclistes, 23 % des automobilistes, 29 % des piétons ou des usagers de deux-roues motorisés. La douleur est plus souvent intense ou insupportable chez les blessés graves (36 %), que chez les blessés légers ou modérés (24 %).

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Une douleur persistante 2 ans après l'accident

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Deux ans après l’accident, la douleur est toujours présente chez 45 % des 1 071 victimes de la cohorte ESPARR interrogées. Les usagers qui conservent le plus souvent des douleurs 2 ans après leur accident sont les usagers de deux-roues motorisés (54 %), tandis que les cyclistes déclarent moins souvent de douleurs (38 %). Les piétons ou usagers d’engins de déplacement personnel et les automobilistes sont quant à eux autour de la moyenne des victimes (respectivement 46 % et 42 %). La persistance de la douleur 2 ans après l’accident est beaucoup plus fréquente chez les blessés graves (77 %). Elle reste très présente chez les blessés légers ou modérés (43 %). Les moins de 16 ans sont moins souvent concernés par ces douleurs persistantes (17 %) que les plus âgés (51 %).