L’objectif de cette étude était d’évaluer la protection apportée aux motocyclistes par le port de gilets airbags. L'approche adoptée combine une analyse de terrain couplée à des reconstructions numériques et des expérimentations.
L’effet protecteur du gilet airbag
Lors de l’étude de terrain, les conducteurs de deux-roues motorisés (2RM) considèrent que le gilet airbag leur a permis par son effet protecteur d’éviter des lésions.
Parmi les 27 conducteurs étudiés, ont été dénombrés 7 indemnes et 20 blessés, dont 6 personnes avec lésions M.AIS 1-2 et 3 personnes avec lésions M.AIS 3+. L’effet protecteur a été constaté principalement lors de chutes avec glissade. Lors d’une chute à 60 km/h ou d’un impact direct à 40 km/h, des lésions graves au niveau du tronc peuvent survenir même avec le port du gilet airbag.
Cependant, il a été constaté que lors de chutes avec glissade le gilet était davantage efficace qu’en cas d'impacts directs contre obstacle.
Le gilet airbag apporte un niveau de protection réel pour le tronc
Bien que les gilets airbags actuels puissent être améliorés, ils apportent un niveau de protection non négligeable pour le tronc.
Lors des essais sur plateforme, le gilet airbag se révèle plus efficace qu’une protection dorsale classique, du fait qu’il absorbe mieux et couvre une surface corporelle plus importante. Les essais « crash-tests » de type frontaux-latéraux produisant des chocs sur la partie thoracique du gilet ont permis d’analyser : le temps de détection (laps de temps entre le premier point d’impact de la roue avec l'obstacle et le déclenchement du gilet) ; le temps de gonflage (stabilisation de la pression).
Les gilets "radio" sont les plus efficaces
Parmi les modèles les plus vendus, l'étude révèle que :
1) Le gilet « airbag » se révèle plus efficace qu’une protection dorsale classique, du fait qu’il absorbe mieux et couvre une surface corporelle plus importante.
Cependant, au-delà d’un impact de 50 Joules, la limite de protection est rapidement atteinte notamment pour les gilets dont la pression de gonflage est la plus faible.
2) Les gilets « filaires », (entre 110 ms et 150 ms) se déclenchent trop tardivement pour être gonflés totalement lorsque le sujet subit l'impact contre l’obstacle.
3) A l’inverse, les gilets « radio » se déclenchent suffisamment tôt (environ 20 ms) et se gonflent rapidement, entre 80 et 100 ms, contre 100 ms et 250 ms pour les gilets « filaires ».