QASPER, Qualité de l'Attestation Scolaire de Première Éducation à la route

Le projet QASPER a concerné l’évaluation de la mise en œuvre de la première éducation à la route délivrée aux cycles 2 et 3 à l'école élémentaire. Il a visé à proposer, dans un premier temps, un état des lieux des actions/éducations menées auprès des élèves, puis dans second temps, à évaluer l’impact de ces actions sur les élèves, la pertinence et l’efficacité de cette éducation à la sécurité routière, les relations entre les caractéristiques individuelles, socioaffectives et environnementales des élèves et leurs comportements à risque, et enfin à donner des éléments d’orientation pour le développement et l’amélioration de l’éducation à la route. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs études ont été menées au cours des années scolaires 2016-2017 et 2017-2018. (Rapport final QASPER, IFSTTAR)

L'analyse de la mobilité et de l’accidentalité des enfants

Afin de mener à bien l’étude QASPER, les chercheurs de l’IFSTTAR se sont tout d’abord penchés sur la mobilité des enfants, et sur l’accidentalité que pouvait entraîner cette dernière, notamment par l'intermédiaire d’ouvrages et de revues littéraires spécialisés sur ces questions. Le premier constat est que la mobilité des enfants a muté : plus l'enfant est jeune, plus les parents sont susceptibles de le véhiculer, même sur des trajets courts. De fait, la mobilité piétonne de l'enfant, lorsqu'on la compare à celle des années 1970 par , s'est amplement réduite au profit de l'automobile ou des transports en communs. Plusieurs facteurs sont associables à cet état de fait, tels que l'utilisation prépondérante de la voiture dans la vie quotidienne ou les comportements parentaux (les parents jugent leurs enfants trop jeunes et donc inaptes à se déplacer seul à pied ou en vélo). La mortalité infantile, bien que réduite en comparaison de celle des autres catégories d'âges, demeure toutefois un sujet sensible lorsque l'on prend en compte le préjudice émotionnel et moral qui en découle.

Le projet QASPER distingue ainsi trois catégories où l’enfant est directement concerné par les enjeux de sécurité routière. La première est celle de l’enfant piéton, la deuxième de l’enfant cycliste, et la troisième de l’enfant passager. Par rapport à ces catégories, l'étude dresse un état des lieux général des comportements et des connaissances des enfants face aux risques de la route. Elle étudie également l'importance du mimétisme (la reproduction des comportements familiaux par l'enfant) et du "modelage parental" mais aussi et surtout de l'apprentissage de la sécurité routière à l'école, qui apparaît comme un enjeu fondamental dans le développement des bons comportements qu'adopte l'enfant en milieu "routier".

L'analyse de l'éducation à la sécurité routière en milieu scolaire.

L'enjeu principal de l'étude QASPER est de réaliser un bilan de l'éducation scolaire en matière de sécurité routière, afin d'en déduire les intérêts réels et les axes d'améliorations. Pour cela, les chercheurs de l'IFSTTAR ont organisé plusieurs études et évaluations au sein du projet grâce à des entretiens, des questionnaires où des observations sur le terrain.

Compétences abordées à l'école primaire

L'une des conclusions importantes qui a été extraite de ces travaux, c'est que l'enfant a besoin de rappels à l'éducation à la sécurité routière réguliers pour conserver les bons comportements sur la voie publique. Néanmoins, l'éducation routière demeure avant tout une question en lien avec l'éducation parentale, qui passe par la limitation des actions à risques devant l'enfant, l'expérimentation des bons exemples et le contrôle des comportements par les parents.

Les conclusions de l'étude QASPER

Les conclusions tirées de l'étude QASPER sont riches d'enseignements, à la fois pour l'action publique qui met en oeuvre l'éducation routière des enfants en milieu scolaire, mais également pour les parents à qui il incombe de transmettre aux enfants les bons comportements.

Plusieurs paramètres sont ainsi mis en avant dans le rapport de l'enfant à la sécurité routière. D'une part entrent en jeux des facteurs liés au genre et à l'âge de l'enfant. Le sexe de l'enfant joue un rôle important, notamment en ce qui concerne la prise de risques, plus importante chez les garçons que les filles, et ce dès le plus jeune âge. Le développement des capacités psycho-cognitives chez l'enfant étant un processus progressif, le jeune enfant sera plus vulnérable aux risques à cause d'une vigilance et d'une perception des dangers plus réduite. Ainsi, plus l'enfant grandit et plus il perçoit les dangers et les risques qui s'exposent à lui. Comme le note l'étude, l'expérience est un paramètre primordial dans l'appréhension des risques et des bons comportements à adopter en terme de sécurité routière. Pour autant et comme l'étude le montre, l'augmentation des connaissances et compétences en terme de sécurité routière ne garantissent pas des comportements sécuritaires.
L'enfant demeure néanmoins soumis à une forte influence extérieure, notamment de ses parents mais également des autres usagers. L'enfant peut être tenté de reproduire et de justifier un mauvais comportement, comme la traversée d'une route hors passage-piéton, parce qu'il a vu un adulte ou un parent le faire antérieurement.

L'étude QASPER montre que, malgré les limites et les difficultés cognitives des enfants, l'apprentissage et l'expérimentation des bons comportements en milieu scolaire et au sein de la famille permettent à l'enfant d'appréhender les enjeux sécuritaires et de réduire considérablement son exposition au risque.