Hiérarchisation des réseaux routiers départementaux et accidentalité

Comment prendre en compte la diversité de la hiérarchisation des réseaux départementaux ? Le président du Conseil national de sécurité routière (CNSR), avec l'appui de l'Assemblée des Départements de France (ADF), a lancé une vaste enquête auprès des Conseils départementaux afin de mieux connaître les critères de hiérarchisation des réseaux départementaux, la répartition des trafics et de l'accidentalité entre réseaux structurants et locaux. Ce rapport présente l'analyse des réponses reçues à une enquête menée, à partir d’un questionnaire internet, au cours des années 2014-2015 auprès des Conseils Départementaux.

Déroulement de l’enquête

Le questionnaire a été établi conjointement, de manière itérative, entre la DSCR et le Cerema ; une version « projet » a été testée par le département de l’Essonne.

Il a été construit pour obtenir différents renseignements sur la hiérarchisation des réseaux départementaux, leur accidentalité, les trafics et les vitesses pratiquées sur ces itinéraires.

Le questionnaire aborde successivement trois domaines :

  • La hiérarchisation du réseau routier du département : nombre de catégories de routes, critères de définition, linéaires de chaque catégorie ;
  • L’accidentalité associée à chaque catégorie, sur la période 2008-2012 ;
  • Des éléments complémentaires tels que les pratiques d’accès aux fichiers BAAC, et l’existence d’observatoires des vitesses ou des trafics sur le réseau départemental. Une programmation de ce questionnaire sur l’outil Lime Survey a ensuite été réalisée par la Dter Ouest et soumise à différents tests. La procédure de consultation officielle des Conseils Départementaux a été réalisée par l’intermédiaire de l’Assemblée des Départements de France et déclenchée officiellement par un courrier en juillet 2014. L’Association des Directeurs de Services Techniques Départementaux a également relayé l’enquête auprès de ses membres. D’un commun accord DCSR-Cerema, cette enquête a été clôturée à la fin du premier trimestre 2015.

Les réponses reçues

Le questionnaire adressé aux conseils départementaux par l’intermédiaire de l’Assemblée des Départements de France abordait successivement les trois domaines retenus pour les besoins de l’enquête.

Le taux de réponse est très variable selon le domaine. Nous disposons de 30 réponses détaillées relatives à la hiérarchisation du réseau (auxquelles on peut ajouter 7 réponses partielles), mais de 8 réponses seulement relatives à l’accidentalité et de 10 réponses relatives aux trafics. Le nombre réduit de réponses relatives à l’accidentalité pourrait être lié à un défaut de transmission en interne du questionnaire des services exploitant le réseau routier aux services étudiant l’accidentalité.

Une diversité de critères de hiérarchisation des réseaux départementaux

Les principes de hiérarchisation du réseau routier adoptés par les départements sont très variés. La hiérarchisation en 3 ou 4 catégories de routes est le choix d'une large majorité de départements (28 sur 37) mais le nombre de catégories cité peut s’étendre de 1 à 7. Pour un nombre de catégories donné, la part du linéaire associé à chacune des catégories est également très variable.

Lorsqu'il n'y a que deux catégories, la première rassemble le réseau structurant, le reste du réseau étant identifié comme réseau secondaire.

Ci-dessous des exemple de distinctions en 3 ou 4 catégories de routes, les départements ayant également dû définir s'ils considèrent le réseau considéré comme structurant ou comme local. :

  • les cases vertes identifient les catégories de routes désignées comme réseau structurant ;
  • les case bleues identifient les catégories de routes désignées comme réseau local ;
  • les cases blanches correspondent aux catégories non désignées comme réseau structurant ni comme réseau local.

A partir des 13 départements ayant totalement réparti leur réseau en structurant/local, il est estimé que le réseau structurant regroupe en moyenne de 25 à 30 % du linéaire total de routes départementales :

Sans surprise, le trafic s'écoule en priorité sur les réseaux structurants :

Le graphe ci-dessous met en relation la part de linéaire que représentent les premiers kilomètres de réseaux (du plus structurant au plus local) avec la part de trafic qu'ils absorbent. Les réseaux structurants sont au coeur des échanges économiques du territoire, ils permettent de relier des pôles importants rapidement.

 

Accidentalité enregistrée sur les réseaux structurants :

Le graphe ci-dessous met en relation la part de linéaire des réseaux routiers (du structurant au plus local) avec les lieux où sont enregistrés les accidents d'après le fichier national des accidents corporel (fichier BAAC). Les réseaux les plus structurants portent une part importante de l'accidentalité.

Conclusion

Malgré le nombre plus réduit de réponses reçues à propos de l’accidentalité et des trafics, l’analyse met en évidence une relation relativement homogène au sein des départements entre le linéaire, l’accidentalité et les parcours associés au réseau principal (i.e. le réseau correspondant aux catégories de routes prépondérantes de chaque département). La relation peut être synthétisée comme suit :

Tableau distribution Mortalité par catégorie de réseau

Le réseau structurant représente 1/3 du linéaire de réseau départemental mais porte les 2/3 du trafic et des accidents.