Expérimentation de l’abaissement de la vitesse maximale autorisée de 90 km/h à 80 km/h

Cette étude de terrain est une expérimentation permettant de vérifier l’impact d’un abaissement de 10 km/h de la vitesse maximale autorisée (VMA) sur les vitesses pratiquées.

6 millions de passages de véhicules enregistrés sur les 3 tronçons de routes nationales bidirectionnelles concernés

La vitesse des voitures baisse de 5 km/h, celle des poids lourds de 2,7 km/h

C’est avec la recommandation du CNSR (Conseil National de la Sécurité Routière) de juin 2014, que le Ministère de l’intérieur décide de lancer une expérimentation visant à étudier les effets d’un abaissement de la vitesse maximale autorisée (VMA) de juin 2015 à mai 2017 sur 86 kilomètres de routes nationales. Que cela soit pour les voitures ou pour les poids lourds (dont la VMA était déjà de 80 km/h), les vitesses pratiquées mesurées sur ces zones d’expérimentation ont baissé. La vitesse moyenne des voitures a diminué d’environ 5 km/h (passant de 86 km/h à 80,9 km/h).

Evolution des vitesses pratiquées avant après mesure 80 km/h

La vitesse moyenne des poids lourds a baissé de 2,7 km/h, soit de 79,5 km/h à 76,9 km/h. De plus, il a été constaté l’absence de « sur-accélération » à la sortie de la zone à 80 km/h pour compenser la perte de temps.

Les voitures sont plus souvent en excès de vitesse par rapport au 80 km/h que par rapport au 90 km/h ; mais les poids lourds respectent mieux leur limitation déjà à 80 km/h

Lorsque la limitation de vitesse est de 80 km/h, les excès de vitesse sont plus nombreux que ceux rencontrés avec une vitesse limitée à 90 km/h (entre 1,5 et 2 fois plus). En revanche les poids lourds, dont la VMA était déjà limitée à 80 km/h, dépassent moins la VMA qu’avant.

Excès de vitesse des poids lourds

Le trafic est plus fluide, on n'observe pas de report des routes nationales à 80 km/h vers les réseaux restés à 90 km/h

A la suite de l’abaissement de la VMA, on observe une réduction du nombre de pelotons- c’est-à-dire de trains de véhicules derrière un poids lourd - ainsi qu’une diminution de la taille des pelotons -soit du nombre de véhicules derrière ces poids lourds. La dispersion des vitesses pratiquées a été réduite, la fluidité du trafic est plus grande et les poids lourds sont moins une « gêne » à la conduite. Le trafic est resté stable pendant toute la durée de l’expérimentation, et aucun report de trafic n’a été relevé sur les itinéraires parallèles à ceux ayant abaissé leur VMA de 90 km/h à 80 km/h.

Le lien vitesse-accidentalité a été largement démontré par ailleurs, l'expérimentation ici n'avait pas vocation à le re-démontrer

Les analyses des chercheurs Nilsson et Elvik à partir des retours d'expériences de plusieurs pays sur des baisses de vitesses pratiquées ont permis d'identifier l'effet de baisse ou hausse de vitesses sur l'accidentalité routière. Cette expérimentation, sur un périmètre extrêmement réduit, ne peut pas permettre d'identifier un effet fiable sur l'accidentalité. Cependant, un suivi des accidents avant (5 ans) / pendant la période d'expérimentation (2 ans) a été réalisé par l'ONISR.