En période de déconfinement, le vélo peut devenir un atout : le Cerema publie un guide pour réserver plus d'espace aux cyclistes afin d'améliorer leur sécurité.
La baisse inédite des déplacements en France entraînée par le confinement a permis de créer des opportunités pour rééquilibrer le partage de l’espace public entre les différents usagers. Le Cerema a donc publié un guide pour réaliser des aménagements cyclables provisoires et facilement mis en place pour promouvoir l‘usage du vélo lors du déconfinement.
Ce document produit par le Cerema a été co-construit avec les collectivités, les associations et les services de l’Etat.
Il présente des préconisations techniques pour aider les collectivités à réaliser des aménagements cyclables dans ce contexte inédit. Les solutions techniques proposées sont nourries par les nombreuses évaluations d’aménagements réalisées par le Cerema. Elles ont pour particularité de pouvoir être mises en place très rapidement et de manière réversible. Elles pourront par la suite être pérennisées, modifiées ou supprimées. Réglementairement, rien n’est plus simple que de créer ou de supprimer des aménagements temporaires, un simple arrêté suffit le plus souvent. C’est une formidable opportunité pour repenser nos aménagements urbains, mais aussi et surtout négocier au mieux la phase de retour à des activités habituelles qui se présente avec le déconfinement.
Une opportunité pour le développement de la pratique du vélo
Pour la gestion des déplacements dans cette période de déconfinement, le vélo a des arguments à faire valoir :
- C’est un mode de transport du quotidien permettant la distanciation physique nécessaire à la lutte contre le virus, si les aménagements cyclables sont suffisamment bien dimensionnés ;
- C’est un mode de transport capacitaire, environ quatre à six fois plus que l’automobile à espace disponible équivalent, ce qui permettra d’absorber au mieux le report attendu depuis les transports collectifs ;
- Il permet également de répondre à d’autres enjeux comme l’urgence climatique ou encore la sédentarité, la pollution locale, la congestion en milieu urbain.
Mais pour révéler ce potentiel cyclable, convaincre les automobilistes et usagers des transports collectifs de se mettre en selle afin de laisser l’usage de ces modes à ceux qui ne peuvent vraiment pas faire autrement, il faut créer les conditions les plus favorables possibles à l’usage du vélo.
Pourquoi ce guide ?
Toutes les composantes du système vélo doivent être maximisées : remise en selle pour ceux qui en ont besoin, mise à disposition de vélo en état de fonctionnement, services d’entretien mais aussi un développement massif d’infrastructures de circulation et de stationnement. Améliorer les conditions de circulation des cyclistes via la création d’aménagements cyclables, c’est également renforcer la sécurité des cyclistes en leur fournissant un espace dédié, à l’écart de la circulation des usagers motorisés.
Création de voies cyclables
Les artères urbaines à 2X2 ou 2X3 voies sans stationnement motorisé latéral sont particulièrement adaptées pour accueillir de tels aménagements cyclables
Source : Cerema
Élargissement des voies cyclables existantes
Les aménagements cyclables existants n’offrent pas toujours la largeur nécessaire à une circulation dans des conditions sanitaires satisfaisantes. Les aménagements cyclables unidirectionnels doivent donc, si possible, disposer d’une largeur de 2,5 mètres. Souvent, de l’espace peut être gagné sur les voies adjacentes, sans nécessairement modifier le nombre de voies.
Source : Cerema
Modération de la vitesse
La modération de la vitesse est un des outils fondamentaux de la sécurité réelle et perçue des cyclistes. Elle est une condition nécessaire à l’attractivité de l’espace public pour les (nouveaux) cyclistes et les piétons. Il est souhaitable que les reconfigurations d’espace public proposées dans le guide (dont la réduction du nombre de voies motorisées) s’accompagnent d’une réduction de la vitesse maximale autorisée, avec des mesures de contrôle de la vitesse, et, le cas échéant, l’implantation de dispositifs de modération de la vitesse.
Retrouvez les informations sur le site du Cerema