Le comité des experts du CNSR a consacré une partie importante de ses travaux à la sécurité des 2RM en procédant à l’audition de 14 scientifiques et experts, puis en confrontant les informations recueillies aux connaissances de la littérature scientifique. Le comité a enfin dressé un inventaire des mesures proposées par les acteurs de la sécurité routière au cours des deux dernières décennies, en identifiant celles mises en œuvre, celles qui sont restées sans suite, celles enfin qui sont toujours d’actualité, et le degré de priorité qui doit leur être accordé.
En 2019, 820 des 3498 tués en France étaient usagers de deux roues-motorisés (2RM) (23,4%), 160 étaient cyclomotoristes (4,6%) et 660 étaient motocyclistes (18,9 %). Près d'un tué sur quatre est donc usager de 2RM alors que leur part estimée dans le trafic routier est à moins de 2 %. Le risque de perdre la vie sur les routes françaises pour un même nombre de kilomètres parcourus est environ 22 fois plus élevé pour ces usagers que pour les usagers des véhicules légers (24 fois pour les conducteurs de motos lourdes > 125 cm3).
Le contrôle de la vitesse comme principal levier d'action
Six thématiques regroupent 28 recommandations :
- la puissance et les vitesses pratiquées ;
- les équipements de protection individuels (EPI) ;
- la visibilité et la détectabilité des 2RM ;
- les technologies ;
- les formations initiale et post-permis ;
- les infrastructures ;
Les mesures du rapport sont présentées par ordre d'importance, en commençant donc par celles dont le bénéfice attendu en termes de réduction de la mortalité et de la morbidité est le plus grand. Les critères qui ont prévalu à ces choix sont : la pertinence scientifique, l’efficience, l’équité et l’acceptabilité.
Le rôle majeur joué par la vitesse dans le risque encouru par les usagers de 2RM fait de la recommandation R1.1 qui appelle à se donner les moyens d’un contrôle efficace de la vitesse le gisement de sécurité routière le plus grand.