En France, comme dans la plupart des pays, la sécurité routière est devenue au fil du temps un enjeu majeur de santé publique. Les inégalités sociales et d’accès à la mobilité sont reconnues ; en revanche l’influence de ces inégalités sociales sur le risque routier est encore mal appréhendée.
Différenciations et inégalités en matière de mobilité
Cette combinaison d’études a permis à la fois de déterminer et de confirmer les facteurs de risques associés aux accidents de la route, et d’estimer leurs effets. Les comportements de mobilité sont influencés par le lieu de résidence et les trajets parcourus.
En effet, des différences ont été observées entre zones agglomérées et zones périurbaines et rurales.
Le revenu des ménages influence également le niveau de motorisation, les niveaux de mobilité et d’usage modal.
D’autres facteurs sont à prendre en compte, le statut du jeune et les connaissances en sécurité routière des parents.
Un risque routier différencié socialement et spatialement
L’accès différencié aux modes de transport, les pratiques de déplacements, et la socialisation familiale, expliquent les inégalités de risque routier.
L’étude «Jeune» caractérise les sur-risques dans les zones défavorisées. Le risque pour les garçons de 14-17 ans des communes défavorisées augmente Parmi les usagers des deux roues motorisés (2RM), ceux qui en font un usage intensif ont 3 fois plus de risque d’être accidentés.
L’étude «Ménage» a permis d’identifier un risque supérieur chez les jeunes âgés de 14 à 24 ans, en particulier les hommes, quelle que soit la gravité. Les incidences des seniors de 75 ans et plus sont élevées pour les piétons et les automobilistes conducteurs.
Les usagers de 2RM ont 38 fois plus de risque d’être tués que les automobilistes en tenant compte du temps passé en déplacement, 47 en tenant compte du nombre de kilomètres parcourus.
Les cyclistes sont 2 à 3 fois plus à risque d’être victimes ou blessés hospitalisés, et 1,5 fois plus à risque d’être tué.
Le risque d’être victime est plus élevé dans les unités urbaines, alors que le risque d’être tué est plus élevé dans les zones rurales. Au niveau des catégories socioprofessionnelles, les ouvriers et les étudiants sont en sur-risque par rapport aux employés.