Le projet COCY (COmportements CYclistes) a pour objectif de mieux comprendre la façon avec laquelle les cyclistes appréhendent la notion de risque (prise de risque volontaire ou non, détection des situations à risque et gestion de ces situations). Mené conjointement par L'Université Gustave Eiffel et Ergo-Centre, le projet s'est articulé autour d'études naturelles en circulation et d'études quantitatives par questionnaire auprès de cyclistes. La survenue de la crise sanitaire pendant le déroulé de l'étude a également offert la possibilité de faire des comparaisons entre les situations avant et après le premier confinement.
De manière générale, un comportement sûr à vélo
Les études naturelles et quantitatives ont montré que ce sont les comportements visant leur mise en sécurité qui sont les plus fréquents chez les cyclistes plutôt que les comportements de prise de risque. Cela peut même amener certains cyclistes à utiliser des aménagements qui ne leur sont pas dédiés en créant potentiellement un risque pour d'autres usagers (rouler sur le trottoir plutôt que d'être serré par des voitures à vive allure par exemple). Pour autant, il arrive que certains cyclistes puissent adopter un comportement à risque lorsqu'ils se sentent en sécurité ou alors en contrôle de la situation. Dans cette optique, le franchissement du feu rouge est l'infraction la plus courante dans l'étude, justifiée par les usagers majoritairement par des questions d'efficacité et de gain de temps, mais également parfois pour des raisons de sécurité, afin de ne pas redémarrer en même temps que le flot de voiture.
Le scénario de situation à risque qui est le plus souvent revenu est celui du rabattement/serrage d'un véhicule motorisé devant le cycliste. Il regroupe deux aspects problématiques dans ces situations à risque, à savoir un caractère soudain qui ne laisse qu'une marge de manoeuvre réduite pour le cycliste, ainsi qu'un "rapport de force" en sa défaveur par rapport au véhicule motorisé (poids, vitesses, carrosserie...).
Source : rapport final COCY
Un profil type d'usager se dégage
Les analyses menées durant l'étude ont permis de mettre en avant un profil type du cycliste plus "risqueur", qui serait notamment caractérisé par le fait d'être un homme jeune, expérimenté, remettant en cause les règles du code de la route et ayant une propension à la distraction. Ci-dessous un schéma représentant les corrélations positives ou négatives entre certaines variables et le fait d'adopter des comportements à risque ou des comportements de sécurité.
L'impact de la crise sanitaire
La crise sanitaire aura eu un impact fort sur le vélo, que ce soit en terme de trafic, ou même de réalisation d'aménagements. Le nombre de pratiquants a ainsi pu augmenter assez fortement, et de nombreuses collectivités ont mis en place des aménagements cyclables dit temporaires lors du premier confinement, mais dont beaucoup ont été pérennisés depuis.
L'étude montre que les nouveaux cyclistes ont des comportements assez similaires à ceux qui pratiquaient déjà le vélo avant la crise sanitaire, et les différences observables liées au manque d'expérience s'effacent assez rapidement.
Les aménagements dits temporaires lors du premier confinement sont également dans leur majorité très appréciés de la part des cyclistes suivi lors de l'étude.
Le rapport final de l'étude approfondissant ces sujets et abordant d'autres analyses est disponible en téléchargement ci-contre.