L’étude « Analyse de l’accidentalité des cyclistes » s’appuie sur une base de données enrichie d’accidents de l’année 2011, dite "VOIESUR". L’objectif est d’analyser les configurations d’accidents mortels impliquant des vélos ainsi que le rôle des usagers impliqués dans ces accidents.
Les configurations d'accidents ayant abouti au décès d'un cycliste (142 accidents en 2011)
L’analyse porte sur les 142 accidents mortels impliquant un cycliste décédé dans la base VOIESUR.
Ces accidents ont entraîné 144 décès de cyclistes (142 conducteurs et 2 passagers) et 20 blessés d’usagers de vélos. 39 % de ces accidents sont des collisions entre un cycliste et un autre véhicule. C’est en particulier le cas pour 44 % des accidents hors agglomération.
En agglomération, 4 accidents sur 10 interviennent en intersection.
10 accidents sont la conséquence d’un véhicule qui s’est déporté vers la voie adverse alors qu’un véhicule arrivait en sens inverse. Le cycliste est le véhicule qui se déporte dans 7 cas sur 10. Parmi les collisions avec un autre véhicule, les accidents contre une voiture sont les plus fréquents. En intersection, les conflits avec une voiture sont là encore les plus courants. Toutefois, les collisions entre un vélo et un véhicule utilitaire ou un véhicule lourd (poids lourd ou transport en commun) ont une part aussi élevée que les accidents de vélo contre voiture.
En agglomération, sur les 25 accidents en intersection, 11 ont impliqué un poids lourd. Sur les 142 conducteurs de vélo décédés, 65 ont été estimés déclencheurs de l’accident et « plutôt voire totalement responsable ».
70% des cyclistes tués circulaient à vélo pour leur loisir.
Le type de trajet et la fréquence de passage en vélo sur le lieu de l’accident sont connus pour 85 cyclistes conducteurs décédés. Parmi eux, 70 % effectuaient un trajet de loisir et 12 % un trajet domicile-travail (trajet entre le lieu de résidence ou de repas et le lieu de travail) ou domicile-école (trajet des enfants et étudiants entre le domicile et l’établissement scolaire, ou d’un parent amenant son enfant à l’école).
La majorité connaissait les lieux sur lesquels se sont produits les accidents, 68 % des cyclistes décédés empruntaient fréquemment, voire quotidiennement, un trajet passant sur le lieu de l’accident. 5 accidents mortels impliquant un cycliste n’ont pas entraîné le décès du cycliste lui-même Parmi les 147 accidents mortels impliquant un cycliste et recensés dans la base VOIESUR, seuls 5 accidents mortels n’ont pas entraîné le décès du cycliste. 3 d’entre eux se sont produits lors d’un dépassement et 2 sont des accidents avec piéton.
Les accidents mortels sans cycliste décédé ont occasionné la mort de 7 personnes, toutes âgées de plus de 60 ans. Parmi les 5 conducteurs ou piétons décédés, 4 ont déclenché l’accident, le 5ème y a contribué.
Qu’est-ce que la base de données VOIESUR ?
Afin d’approfondir les connaissances en sécurité routière et avec un financement de l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR), quatre partenaires publics et privés ont créé la base de données VOIESUR (Véhicule Occupant Infrastructure Etudes de la Sécurité des Usagers de la Route).
Ces acteurs sont le Cerema Normandie-Centre (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux), le Ceesar (Centre européen d’études de sécurité et d’analyse des risques) et le LAB (Laboratoire d’Accidentologie, de Biomécanique et d’études du comportement humain).
La base de données VOIESUR, constituée à partir de l’analyse de procès-verbaux des accidents de la circulation intervenus en 2011 en France métropolitaine, comprend la quasi-exhaustivité des accidents mortels (3 600) et 1 accident corporel sur 20 (2 700) de l’année.
La base VOIESUR est plus détaillée et permet de plus amples analyses que les données du fichier national des accidents de la route (fichier BAAC). La base VOIESUR a permis dans cette étude du Cerema d’analyser les accidents impliquant des cyclistes et en particulier les configurations de ces accidents. L’étude se concentre sur les différentes typologies d’accidents définies dans la base de données VOIESUR, à l’appui des témoignages, des plans et de l’analyse du contexte de l’accident. Les typologies correspondent à des scénarios types d’accidents qui se définissent selon le nombre d’usagers impliqués, le lieu de l’accident et les manœuvres avant la collision. Le rôle des usagers impliqués dans les accidents de vélos a également été étudié à partir de la responsabilité, décrite sur 6 modalités, de « totalement non responsable » à « totalement responsable ».
Quatre modalités définissent par ailleurs l’implication des conducteurs ou piétons dans la survenue de l’accident : le déclencheur (implication déterminante), le contributeur (non à l’origine de la perturbation), le réactif (non actif car manque de données pour prévenir la défaillance), et le passif/neutre (non impliqué).