En 2019, l’accidentalité motocycliste montre un pic pour la population des 45-54 ans : serait-ce lié au retour à la conduite de deux-roues motorisé (2RM) après une interruption plus ou moins longue ?
Les situations à risque observées
20 motards ont été observés en conduite réelle pendant un mois. 10 d’entre eux avaient interrompu la conduite moto pendant plus de 10 ans. Sur un mois d’étude, les continuants ont rencontré en moyenne
5,5 situations à risque, les retournants 7,5 situations, et les novices 16 (selon une étude antérieure).
- Chez les continuants, les situations à risque les plus fréquemment rencontrées sont avec une voiture (29 %), seul (5 %), avec un PL (2 %).
- Chez les retournants, ce sont des situations seul (27 %), avec une voiture (15 %), avec un PL (4 %)
Etude selon la durée d’interruption
Un questionnaire psycho-social sur 1 598 motards a permis de recueillir des éléments et les grouper selon la durée éventuelle d’interruption de la conduite moto (sans, 1 mois à 2 ans, 2 à 5 ans, 10 ans et +) :
- les conducteurs qui retournent à la conduite moto changent généralement de type de moto par rapport à celle qu’ils utilisaient avant l’interruption ;
- plus leur temps d’interruption est long, plus leur conduite est réalisée pour des loisirs, en groupe et/ou avec passager ;
- toutes les compétences de conduite déclarées des retournants décroissent par rapport à celles des continuants à mesure que la période d’interruption est longue, et ce quel que soit l’âge (l’âge est un facteur cumulatif) ;
- plus la durée d'interruption est longue, plus les retournants déclarent retrouver une aisance tard (20% des retournants après 10 ans d'interruption mettent plus de 6 mois à retrouver une aisance de conduite).
- les principales compétences défaillantes identifiées sont relatives à la prise de virage, la gestion de la vitesse et du freinage, la maniabilité de la moto à basse vitesse, et la perception du contexte de conduite. Ces compétences défaillantes sont comparables à celles identifiées pour les novices dans une étude antérieure (ANR SIM2CO+).
Afin de pallier leurs difficultés, les retournants utilisent des stratégies d’évitement : ils évitent de rouler dans des conditions météorologiques défavorables (pluie, etc.) et dans le centre des grandes villes. Enfin, ils éprouvent le besoin d’un accompagnement à la reprise de la conduite moto, accompagnement qui pourrait prendre la forme d’un stage de perfectionnement.