Dans le cadre de la réduction de l’accidentalité et de la mortalité routière à l’horizon 2020, le Comité des experts s’est penché sur le sujet de la somnolence au volant, facteur d’accident important notamment sur autoroute. 4 axes d’orientation et un préambule théorique sont développées dans ce rapport.
La somnolence, un enjeu de sécurité routière
On peut lire dans ce rapport du Comité des experts que la somnolence au volant touche entre 10 à 15 % des conducteurs professionnels et est l’une des premières causes d’accidents mortels relevées sur autoroute.
La note d’orientation des experts précise les définitions et les raisons potentielles de la somnolence au volant. Pouvant être le fait d’une privation chronique de sommeil, de travail de nuit ou à horaires irréguliers ou de pathologies du sommeil, la somnolence peut également être causée par la consommation de psychotropes.
Du fait de la complexité d’identifier un état de somnolence des conducteurs juste avant un accident, la collecte de telles informations est difficile et, de fait, ce facteur est souvent sous-estimé.
Au vu des enjeux de l’impact de la somnolence sur le risque routier, le Comité des experts à produit une note d’orientation visant à réduire la mortalité routière et les accidents à l’horizon 2020.
Quatre axes d’orientation proposés par le Comité des experts
La note d’orientation du Comité des experts décline 4 axes d’orientation visant à mieux identifier, prévenir, mesurer et prendre en compte en interaction avec d’autres facteurs reconnus la somnolence au volant.
Le premier axe concerne la prévention de la somnolence comme facteur de risque accidentel de la route. Les experts ont recommandé de favoriser la diffusion au grand public, aux conducteurs professionnels, aux jeunes conducteurs, aux conjoints et aux familles des conducteurs des messages de communication simples par le biais d’organismes de sécurité routière. Le Comité des experts a également suggéré de favoriser l’auto-dépistage de la somnolence.
Afin d’améliorer l’identification de la somnolence comme facteur de risque accidentel sur la route, les experts recommandent notamment de mettre en place un recueil de données plus large que ce qui existe à ce jour : il sera essentiel que « les enquêteurs accidentologistes [soient] formés à l’analyse de la présence de la somnolence chez un conducteur avant l’accident ». Une autre recommandation portait sur la base de données des accidents corporels de la circulation, renseignée par les forces de l’ordre : parmi les facteurs d’accidents disponibles, la somnolence était groupée avec les malaises, les experts ont suggéré de remplacer la valeur « fatigue-malaise » par deux valeurs « somnolence » et « malaise ».
Les experts ont traité le sujet de l’évaluation des technologies embarquées d’évaluation de la somnolence dans un troisième axe. Ils proposent de « rendre obligatoire l’évaluation du dossier scientifique de ces dispositifs par un comité d’experts indépendants à la fois pour rendre un avis sur la qualité de l’évaluation et éventuellement d’établir un label permettant le développement des meilleurs systèmes à d’autres modèles ».
Un quatrième axe est centré sur l’identification d’interactions de la somnolence avec d’autres facteurs de risque accidentels reconnus, tels que la vitesse ou l’alcool. Afin d’analyser et comprendre ces interactions, le Comité des experts a suggéré de lancer des appels d’offre auprès d’équipes de recherche sur ce sujet.
Préambule théorique
A la suite de la note d’orientation, le rapport du Comité des experts sur la somnolence et le risque accidentel comprend un préambule théorique. Cette partie présente l’épidémiologie de la somnolence et de la somnolence au volant, détaille les différents comportements et pathologies pouvant augmenter la somnolence, explique les moyens disponibles pour évaluer la somnolence et la vigilance, et, liste les règles de prévention de la somnolence au volant.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le rapport du Comité des experts disponible en téléchargement ou le support de présentation présenté à la plénière du Conseil national de sécurité routière du 21 avril 2017.