Plusieurs recherches scientifiques portant sur l’agressivité au volant ont démontré l’existence de liens positifs entre la colère éprouvée au volant, des comportements de conduite agressifs et à risque et des accidents de la route.
Une synthèse plus complète et précise de différents articles scientifiques en la matière est disponible en téléchargement ci-contre.
Des pistes de réflexion pour définir la conduite agressive
Une définition précise et consensuelle de la conduite agressive n’existe pas.
Des chercheurs américains définissent les comportements agressifs au volant comme tout comportements intentionnels alimentés par de la colère ou de la frustration mettant en danger les autres usagers de la route, sur les plans psychologique et/ou physique.
Dès 1994, des chercheurs américains font l’hypothèse d’un lien entre colère au volant, comportements agressifs et transgression des règles légales de conduite. Une échelle de colère au volant en tant que trait de personnalité est conçue : la Driving Anger Scale (D.A.S.). Celle-ci enregistre la propension à éprouver de la colère au volant dans différentes situations de conduite.
La colère influence les réactions émotionnelles et comportementales des individus de façon différenciée, de sorte que le ressenti, les réactions et l’expression individuelles de la colère doivent être pris en compte. Le concept de colère au volant (mesuré par la D.A.S.) ne considère pas la manière dont celle-ci est exprimée. L’expression de la colère est mesurée par l'inventaire de l'expression de la colère au volant (DAX).
Des liens positifs entre la colère éprouvée au volant, des comportements de conduite agressifs et à risque et des accidents de la route
Les études américaines utilisant la D.A.S. montrent que les automobilistes qui ont un score de colère élevé, comparé à ceux qui ont un score de colère plus bas, se mettent en colère de façon plus fréquente et plus intense, s’engagent davantage dans des comportements agressifs et à risque, et sont impliqués dans davantage d’accidents de la route.
Une étude française montre que les automobilistes qui ont un score élevé à la D.A.S. se mettent davantage en colère dans les situations de la vie courante et pas uniquement dans le contexte routier. L'environnement de conduite serait plus favorable à I’expression de la colère et, à des niveaux plus intenses.
Au-delà des infractions et des accidents, l’agressivité au volant agit sur l’attention du conducteur
La tendance à exprimer la colère de manière agressive (verbalement, physiquement ou au travers du véhicule) est associée à un manque de concentration sur la route – les émotions pouvant moduler les capacités attentionnelles des conducteurs.
De plus, la colère peut aussi favoriser une augmentation de la prise de risques à travers une réduction du temps inter-véhiculaire (TIV).
Des études sur simulateur de conduite ont par ailleurs confirmé que la colère peut modifier le style de conduite en entrainant une vitesse plus élevée et des puissances d’accélérations plus fortes.
Des propositions d’actions
Plusieurs actions sont proposées dont celles évoquées par des chercheurs français consistant en des actions de formation en petits groupes visant à développer des stratégies d’autocontrôle et de gestion de situations de conduite.
Certains chercheurs suggèrent ainsi d'utiliser un ensemble de techniques pour aider les automobilistes à mieux gérer leur colère au volant. Basées sur la respiration, I’exécution d'étirements ou encore l'écoute de musiques relaxantes, ces techniques peuvent être réalisées au volant ou avant d'effectuer un trajet, lorsqu'un conducteur estime que son état ou que les caractéristiques du trajet qu'il s'apprête à réaliser sont susceptibles de générer de la colère.
D'autres techniques, plus élaborées, comme les interventions cognitivo-comportementales ont montré leur efficacité pour réduire l’expression agressive de la colère au volant. Ces interventions sont récentes et souvent appliquées à de faibles échantillons.
La promotion de l’éco-conduite est aussi une piste envisagée.
Enfin, des solutions basées sur de nouvelles technologies peuvent aussi être envisagées.