L’étude ActuSAM conduite par « l’Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l'Aménagement et des Réseaux » (IFSTTAR) actualise l'étude SAM (Stupéfiants et Accidents Mortels) réalisée en 2005 sous la coordination de l'OFDT avec comme responsable scientifique Bernard Laumon (Ifsttar désormais). A partir de l'analyse des accidents mortels de l'année 2011 enregistrés dans la base de données « Véhicule Occupant Infrastructure Etudes de la Sécurité des Usagers de la Route » (VOIESUR), ActuSAM a permis de quantifier et d’évaluer les risques liés à la consommation d’alcool ou de cannabis au volant.
Le cannabis est associé à la survenue d'environ 4 % des accidents mortels, l'alcool pour sa part à 28 %.
Le cannabis est le stupéfiant illicite le plus souvent détecté lors de dépistages parmi les quatre familles testées. La proportion d'accidents mortels qui serait évitée si aucun conducteur n’était positif au cannabis est estimée à 4,2 %. Un conducteur testé positif au cannabis multiplie par 1,65 son risque d’être responsable d’un accident mortel. Les résultats entre l’étude SAM et sa réactualisation sont stables malgré le changement de la procédure de contrôle des stupéfiants, passant d’un dépistage urinaire à un dépistage salivaire.
Risque attribuable = Proportion d’accidents mortels qui serait évitée en l’absence totale d’exposition (par exemple de conducteurs sous influence du cannabis)
IC : intervalle de confiance. THC : tétrahydrocannabinol (principale molécule active du cannabis). OPI : opiacés.
Une fiabilité relative sur les opiacés due à un faible échantillonnage de population étudié
Les opiacés sont des substances issues de l’opium dont les effets agissent sur les récepteurs d’opiacés (récepteurs de neurotransmetteurs). Un conducteur testé positif aux opiacés (opium et autres dérivés) multiplie par 2,21 le risque d’être responsable d'un accident mortel. Cependant, cette estimation reste à confirmer étant donné qu’elle est basée sur de faibles effectifs. Les autres familles de stupéfiants sont beaucoup moins consommées, et les risques associés ne peuvent pas être estimés sur une seule année de recueil.
L’alcool au volant, deuxième cause d’accidents mortels
La proportion d'accidents mortels qui serait évitée si aucun conducteur n’était au-dessus du seuil de 0,5g/l d’alcool dans le sang est de 28 %. L'étude ActuSAM réévalue le risque d'être responsable d'un accident mortel chez les conducteurs alcoolisés. Dans l'étude SAM ce risque était de 8,5 en moyenne chez les conducteurs alcoolisés. Avec l'étude ActuSAM ce risque est en moyenne de 17,8 avec un effet-dose marqué allant de 6,4 pour une dose comprise entre 0,5 et 0,8 g/l, de 8,3 entre 0,8 et 1,2 g/l, de 24,4 entre 1,2 et 2 g/l et jusqu'à 44,4 au-delà de 2 g/l.
Risque d'être responsable d'un accident mortel ou corporel
OR : odd ratio (risque d'être responsable). IC : intervalle de confiance.
De plus, ActuSAM insiste sur la dangerosité de la consommation conjointe d’alcool et de stupéfiants. Parmi les conducteurs responsables d’accidents mortels sous influence du cannabis, plus d'un sur deux est sous influence de l’alcool. Un conducteur positif aux deux substances multiplie par 29 son risque d'être responsable d'un accident mortel.