Effet du confinement de la population au printemps 2020 lors de la crise COVID

L'arrêt brutal des déplacements, et la reprise progressive en phase de déconfinement, a réduit l'accidentalité routière. Cependant la gravité des accidents a augmenté.

Dans le cadre de la gestion de la crise liée à la Covid 19, la population française a été confinée du 16 mars au 10 mai 2020 inclus. Cette période a eu des répercussions sur l'activité économique, les déplacements de la population et de ce fait sur l'accidentalité routière.

L'analyse du premier semestre 2020 est présentée dans le baromètre trimestriel de l'ONISR

La comparaison de l'évolution du trafic par rapport à une période de référence début 2020 (réseau routier national non concédé) avec l'évolution des accidents corporels de la circulation routière tous réseaux confondus met en évidence des similitudes en termes de temporalités des mouvements, mais aussi des écarts qui devront être étudiés ultérieurement en distinguant le réseau routier, les usagers, et en comparant avec les mêmes périodes les années précédentes tant pour les accidents que pour le trafic.

L'étude des accidents et de la mortalité sur le premier semestre 2020, comparée aux années précédentes, met en évidence certes la chute de l'accidentalité pendant la période de confinement, mais aussi une reprise en période de déconfinement qui n'est pas encore à la hauteur d'une situation correspondant aux déplacements habituels.

La mortalité routière, qui avait fortement chuté dès la première semaine de confinement, a repris légèrement au moment de Pâques et plus nettement mi-mai. Elle a même dépassé la mortalité moyenne 2015-2019 ponctuellement la semaine du long week-end de l'Ascension (du 18 au 24 mai 2020), pour s’établir à un niveau intermédiaire au mois de juin (-31 % en semaine 26 par rapport à la mortalité moyenne 2015-2019).

La mortalité selon le mode de déplacement, par semaine, illustre la reprise des déplacements de loisirs courant mai, en particulier à moto, alors que la retenue sur les déplacements des automobilistes contient le résultat général. Le télétravail, encore très utilisé, et la mise en attente de la prise de congés habituelle en juin, ont limité les déplacements comme le montre l'indice trafic du Cerema.

La mortalité par semaine selon le milieu routier illustre une réduction des déplacements qui a touché globalement tous les milieux. Seul le pont de l'Ascension est encore plus marqué qu'à l'habitude.

Quelle typologie des accidents pendant la période de confinement (semaines 12 à 19, soit du 16 mars au 10 mai 2020) ?

Comme il fallait s'y attendre, les pointes habituelles du matin, midi et soir des déplacements domicile-travail sont effacées.

Cependant, l'analyse de la répartition de la contribution de chaque tranche horaire à la mortalité routière indique une plus forte contribution de la période 19h-22h (19 % comparée aux 12 % de la moyenne sur 5 ans), et une moindre contribution de la tranche horaire 13h-16h.

La mortalité globale baisse de -63% pendant la période de confinement.
Les mortalités des automobilistes et des motocyclistes contribuent le plus à la baisse (respectivement pour 1/2 et pour 1/4).
La mortalité des piétons baisse un peu moins (-57%). La mortalité des cyclistes baisse plus (-73%).

Les mortalités des 25-44 ans et des 45-64 ans baissent moins que la baisse globale mais ces baisses contribuent respectivement pour 1/3 et 1/5.
La baisse de la mortalité des 75 ans et plus est la plus forte (-78%) cependant cette baisse représente 1/6 de la baisse globale.