Les études tendent à montrer que le parc moto diminue depuis plusieurs années. Cela s’expliquerait par la quasi-disparition des cyclomoteurs et des 125cm3 ; les motos lourdes seraient quant à elles moins touchées par cette baisse. En effet, le parc est composé à 49 % de motos lourdes, accessibles via les permis A2 et A. Les cyclomoteurs utilisables dès 14 ans après obtention du permis AM ne représentent que 16 % du parc. Dans ce contexte, l’étude MOTARD menée par l’Université Gustave Eiffel et la société Ergo-Centre a pour objectif de comprendre comment on devient motocycliste et particulièrement de connaître les déterminants de la conduite de grosse cylindrée. Il s’agit également de savoir dans quelle mesure la formation participe à la construction du motocycliste en termes de comportements sur la route notamment. Enfin des recommandations sont faites pour faire évoluer la formation
Des moyens insuffisants pour la formation au collège selon les Référents de sécurité routière
Les Référents de sécurité routière (RSR) sont des personnes relais en matière de sécurité routière au collège. Ils ont pour mission de mettre à disposition les informations qu’ils reçoivent pour l’éducation des élèves – provenant du Conseil départemental, des correspondant académiques, des partenaires extérieurs et autres – aux différents acteurs du collège. Les RSR font état d’un manque de temps, de matériel, de moyens financier et humain (intervenants, soutien de l’équipe éducative) pour réaliser les formations ASSR (attestation scolaire de sécurité routière). Par conséquent et selon les répondants de l’enquête, les séances de sécurité routière et l’examen de l’ASSR ont peu d’utilité et peu d’impact sur les comportements en 2RM des élèves qui sortent du collège.
L’âge et l’expérience de conduite d’une voiture influe sur la formation 2RM
S’agissant de l’apprentissage de la conduite, les personnes les plus à même d’apprendre rapidement à maîtriser une moto seraient les jeunes hommes, en bonne forme physique, ayant peu d’appréhensions et la possibilité de prendre des cours à fréquence régulière. Or, d’après les moniteurs interrogés, la population qui accède à la moto est plus âgée qu’auparavant et a une expérience de conduite d’une voiture importante. Ce profil est plus à risque de faire des erreurs dans la conduite de leur 2RM, à cause d’un transfert inapproprié des compétences de la conduite en voiture à la conduite à moto, alors que ces deux types de véhicule ont chacun leurs spécificités
Une relation entre le niveau de formation et l’expérience
Une enquête menée en mars 2020 (T1) puis en septembre 2020 (T2) auprès de 322 motards répartis en trois groupes (les débutants, les novices et les experts) souligne une interaction forte entre le niveau de formation et l’expérience de conduite à l’instar de plusieurs critères :
- Confiance en ses capacités ;
- Compétences en référence à la formation obligatoire ;
- Compétences en référence à la formation bonus (cf. figure 12) ;
- Oublier de débéquiller avant de passer la 1ère ;
- Franchir une intersection alors que le feu est rouge.
Des pistes pour améliorer la formation
Les principales propositions pour faire évoluer la formation sont les suivantes :
- décomposer la formation sur le plateau en deux étapes consécutives : des ateliers techniques permettant d’acquérir les habiletés nécessaires à la conduite et ensuite les parcours des examens ;
- mettre en place des exercices de formation et un examen plus proches de la future réalité de conduite du motard ;
- Faire participer des élèves plus expérimentés aux parcours de formation en tant que “démonstrateur” pour les élèves débutants ;
- valoriser l’utilité des “stages” post-permis ou de reprise de conduite comme complément à la formation et notamment sur les aspects “facteurs humains” ;
- valoriser l’expertise des moniteurs à travers un statut et une dénomination évolutive tout au long de leur carrière.