Back into the loop - Reprise en main du véhicule à conduite automatisée

Ce projet, financé par la Fondation MAIF et conduit par l’Institut des Sciences du Mouvement (ISM), le CNRS et Aix-Marseille Université, a analysé, sur simulateur, les performances de reprise en main d’un véhicule après une phase de conduite automatisée en fonction de l’état du conducteur.

La durée de délégation influe peu sur la capacité à reprendre la conduite

L'hypothèse principale des chercheurs était la suivante : la capacité à identifier l’action à mener et à bien gérer la reprise en main est détériorée avec l’augmentation de la durée de la phase de délégation, en raison du changement d'état du conducteur (apparition de signes de somnolence notamment).
Si la durée de la délégation accroît le risque d’apparition de comportements à risques, les variations entre individus de reprise en main sont importantes, suggérant que d’autres facteurs expliquent les performances. Au cours des simulations, aucun effet linéaire entre la durée de délégation et la capacité de reprise en main du véhicule n’est observé.

La durée de délégation réduit l’état de vigilance chez certains conducteurs

Néanmoins la durée de délégation a un effet sur les fonctions cognitives du conducteur. En augmentant, elle peut mener à une dérive attentionnelle (phénomènes de « mind-wandering », « mind-blanking »), et même à la somnolence, qui n’est que le stade extrême d’une perte de vigilance du conducteur. La qualité de la reprise en main du véhicule dépend davantage des individus que de la durée de la délégation de conduite. Le niveau attentionnel s’avère être un critère d’évaluation plus pertinent que la durée de délégation. Il est également important de considérer la nature des tâches secondaires réalisées par le conducteur (lecture, visionnage de vidéo, jeu etc.), susceptibles d’influer sur sa capacité à revenir dans la boucle de contrôle.

Le rôle de la répétition sur simulateur

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L’équipe de recherche a analysé l’effet de la répétition sur la qualité de la reprise en main. 52 participants répartis en 4 groupes ont été placés dans un simulateur de conduite automatisée : 5, 15, 45 et 60 minutes. A l’issue de cette phase, un signal demandait au conducteur de reprendre en main le véhicule. Sur l’ensemble des 52 sujets, chacun ayant réalisé 2 simulations, aucun n’a connu 2 collisions. Si la qualité de reprise en main est améliorée par la répétition pour certains sujets, cela n’est toutefois pas une garantie de réduction du risque puisque le nombre de collisions est stable dans les 2 séquences en moyenne.