L'avènement du véhicule autonome semble proche. En réalité, nous allons passer par plusieurs niveaux d'automatisation des véhicules, et le véhicule autonome est l'étape suprême.
Le comité des experts est s'attache à explorer les conditions de préparation, suivi et accompagnement de toutes ces étapes afin que les progrès technologiques soient au service de déplacements en sécurité.
L’automatisation de la conduite est un processus continu qui démarre dès la mise en œuvre de systèmes automatisant une partie de la conduite jusqu’à l’automatisation complète. Les impacts prévisibles en termes de sécurité routière sont différents suivant la répartition des tâches entre le conducteur et le véhicule. Si l’on veut atteindre l’objectif de réduire l’accidentalité due aux facteurs humains, il est important de prendre en compte ces impacts potentiels dès la conception de ces systèmes.
Quels sont les enjeux majeurs de l'automatisation de la conduite pour le comité des experts ?
- Améliorer le niveau de sécurité. A minima ne pas dégrader.
- Permettre la cohabitation de véhicules de plus en plus automatisés, en interaction avec tous les usagers (véhicules conventionnels, usagers vulnérables).
- Anticiper les risques en matière de sécurité routière propres à chaque niveau d’automatisation.
Le comité des experts identifie comme prioritaires de :
- Permettre à la puissance publique d’évaluer dès maintenant l’impact du VA : transmission par les constructeurs et opérateurs des données sur la présence et l’activation des systèmes d’aide à la conduite et d’automatisation.
- Sensibiliser et former les conducteurs et l’ensemble des usagers de la route aux limites de fonctionnement des systèmes d’aide à la conduite pour éviter un phénomène de « sur-confiance » et la perte de compétence.
- Ne pas autoriser la mise sur le marché de systèmes qui reportent sur le conducteur une intervention qui dépasse ses capacités réelles (reprise en main en situation complexe, supervision en conduite monotone …).
Les divers niveaux d'automatisation
A chaque niveau ses risques
Pour tous les niveaux d’automatisation, il faudra s’assurer que les systèmes soient utilisés dans leurs limites de fonctionnement. Ils doivent ainsi être conçus de manière à intégrer une autoévaluation de leur domaine de validité et leurs limites doivent être connues des conducteurs.
Pour le niveau 2 :
il importe de ne pas autoriser la mise en œuvre concomitante de plusieurs systèmes qui aurait pour conséquence de supprimer toute action physique de conduite. Pour que le conducteur reste impliqué dans la supervision de la scène routière (yeux sur la route ou sur les zones de prélèvement d’information routière) et les mains sur le volant, le monitoring du conducteur doit être obligatoire pour ce niveau.
Pour le niveau 3 :
Ce niveau est critique en termes de sécurité routière. Un monitoring complexe permettant de s’assurer que le conducteur sera attentif lors de la reprise en main doit être mis en œuvre et une procédure d’arrêt en sécurité du véhicule doit être prévue pour ce niveau lorsque le conducteur ne reprend pas le contrôle du véhicule.
Pour le niveau 4 :
Les modalités de l’interaction véhicule/conducteur paraissent pertinentes au comité des experts.
Pour le niveau 5 :
La supervision par un opérateur extérieur doit être étudiée.