Mortalité par km de routes bidirectionnelles selon le département. Les tableaux et cartes sont extraits du rapport ONISR d'avril 2018 "Accidentalité sur routes bidirectionnelles - enjeux du réseau principal" réalisé avec l'assistance des ODSR de chaque département pour l'identification de l'accidentalité sur les réseaux routiers principaux des départements.
La mortalité routière en France intervient beaucoup plus en-dehors des villes que chez nos voisins européens.
Alors que la moyenne européenne de la part de la mortalité routière sur les routes hors agglomération (hors autoroutes, mais incluant les 2x2 voies) est de 50,8% en 2015, cette part est de 56% à 58% pour le Royaume Uni, l’Allemagne et l’Espagne, 47,3% pour l’Italie, mais 62,8% pour la France.
Poids des morts sur routes bidirectionnelles par département (sur les 5 ans 2012-2016):
Sur la période 2012-2016, 9 579 personnes (soit en moyenne 1 916 personnes par an) ont perdu la vie en France métropolitaine dans un accident intervenu sur une route bidirectionnelle hors agglomération. Elles constituent 56 % de la mortalité totale sur ces cinq années. Hormis la petite couronne, essentiellement urbaine, le département du Territoire de Belfort et Mayotte, tous les départements enregistrent plus de 25 morts sur 5 ans, et jusqu’à 286 dans les Bouches du Rhône (carte rouge). De façon assez logique, plus le département est peuplé, plus le nombre de morts est élevé. Les départements dans lesquels le nombre de personnes tuées sur route bidirectionnelle hors agglomération est le plus important sont des départements à métropole urbaine (Bouches-du-Rhône, Gironde, Loire-Atlantique, Isère) mais également des départements méditerranéens (Hérault, Var). Ce sont des départements qui ont également une forte mortalité tous réseaux confondus.
Dans la plupart des départements français, les morts sur routes bidirectionnelles hors agglomération représentent plus de la moitié des morts sur la route du département.
Les territoires qui ont une mortalité sur routes bidirectionnelles hors agglomération élevée par rapport à la mortalité totale du département (carte verte) sont principalement des départements ruraux (Alpes de Haute Provence, Hautes-Alpes, Gers, Cantal). Certains départements ruraux apparaissent avec des taux moyennement élevés car ils disposent d’un réseau de 2x2 voies important qui draine une grande partie du trafic (et par conséquent prend sa part de l’accidentalité). C’est par exemple le cas de la Bretagne. 86 % de la mortalité sur routes bidirectionnelles hors agglomération intervient sur routes départementales (RD), 8 % sur routes nationales (RN) et 8 % sur voies communales. Ainsi le réseau « très local » de voies communales, au linéaire plus important que les RN et RD, contribue peu à l’accidentalité routière des routes bidirectionnelles hors agglomération.
Plus le relief est heurté, plus la mortalité se concentre sur le réseau principal, le seul qui soit "roulant"
La carte bleue présente pour chaque département le rapport entre la proportion des décès intervenus sur le réseau principal (RN + RD de catégorie 1, selon la définition adoptée par chaque conseil départemental) et la part que représente ce réseau principal parmi l’ensemble des RN et RD du département. Ainsi dans la plupart des départements le réseau structurant contribue à la mortalité au moins 2 fois plus que ce que représente son linéaire, et parfois plus de 4 fois plus dans les départements ruraux voire montagneux où seul le réseau principal en vallée permet d’aller vite.