Les risques routiers professionnels se situent à la croisée des politiques publiques de Santé au Travail et de Sécurité routière. Leur prévention suppose une approche adaptée, tenant compte du contexte professionnel, de la connaissance de l’activité des entreprises et de l’évaluation des risques qui en découle. La prévention doit viser les déterminants professionnels du risque routier qui résident souvent en amont du déplacement, dans l’organisation du travail. Basée sur cette analyse et s’appuyant sur les statistiques à disposition, le rapport du comité des experts sur le risque routier professionnel recommande la mise en œuvre de mesures de prévention primaires et secondaires du risque, spécifiques à l’environnement de l’entreprise et adaptées aux activités professionnelles concernées.
Aujourd’hui, le déplacement dans le cadre professionnel reste trop souvent une activité peu visible et ses conséquences sont encore peu évaluées ou même sous-estimées par le monde professionnel. Parmi les impacts négatifs, la sinistralité routière est caractérisée par des accidents graves et mortels faisant du risque routier professionnel la première cause de mortalité en lien avec le travail. La réduction de ce risque est un enjeu important pour les entreprises. L’accident routier en mission est un accident du travail, l’accident routier survenu lors d’un trajet domicile-travail est reconnu et indemnisé au titre des accidents du travail. Même s’il n’existe pas de lien de subordination entre l’employeur et son collaborateur lors des trajets domicile- travail, ils sont des sources de stress, de fatigue et de sinistralité et peuvent avoir des conséquences négatives importantes pour l’entreprise.
De multiples acteurs concernés
Destinées à obtenir l’engagement de toutes les parties prenantes, les recommandations du rapport du comité des experts sont à envisager en concertation et en complément de celles portées par la sécurité routière qui elles, visent le citoyen conducteur. Le plan d’actions qui en découle concerne tant les entreprises que les autres acteurs, assureurs, relais, partenaires, constructeurs, prestataires ; sa mise en œuvre vise les publics directement concernés par ce risque : employeurs et collaborateurs, en incluant également et le plus tôt possible, les nouveaux entrants dans le monde du travail (apprentis, stagiaires…), très exposés au risque routier.
Les recommandations proposées s’établissent ainsi sur 4 axes majeurs de mise en œuvre :
- Une politique de mobilité sûre et durable portée par l’État et les parties prenantes ;
- Un socle réglementaire visant le traitement du risque en mission pour les plus concernés ;
- Une approche globale de la mobilité pour englober la prévention du risque trajet domicile-travail ;
- Une politique d’incitation forte, portée par toutes les parties prenantes et tournées vers les entreprises pour accélérer le déploiement de plans de « mobilité sûre et durable ».