Accidentalité routière et saisonnalité

La mortalité routière varie sur l’année.

Le 1er trimestre est habituellement le moins meurtrier (21 % de la mortalité annuelle sur 2010-2019) alors que le 3ème trimestre est le plus meurtrier (28 %). Le contexte particulier en 2020 n'aura pas eu d'influence sur ce bilan : le 3ème trimestre concentre 31% de la mortalité annuelle.

La mortalité motard triple l'été.

La mortalité routière varie selon les mois de l'année, et selon les catégories d'usagers. De même que les déplacements sont souvent liés aux saisons, l'accidentalité de certaines catégories d’usagers est à cette image. Le graphe ci-dessous présente en moyenne sur 10 ans la part de la mortalité que chaque mois porte pour l'ensemble des usagers, les automobilistes, les motards et les piétons. Habituellement, la courbe de la mortalité motard est fortement impactée par les trajets de loisirs, eux-mêmes liés à la belle saison : leur mortalité moyenne en été (juin à août) est trois fois plus forte qu’en hiver (décembre à février). En 2020 toutefois, le premier confinement (avril-mai) combiné aux mauvaises conditions météorologiques durant la période estivale, ont induit une modération de la mortalité des deux-roues motorisés (208 tués de juin à août 2020 contre 262 en 2019).

L'hiver concentre une importante accidentalité piétonne

A l’inverse, la mortalité des piétons présente habituellement un maximum en automne/hiver : la période nocturne dure plus longtemps et inclut au final les périodes de pointe du matin et du soir, alors que les piétons sont moins visibles de nuit pour les autres usagers. Le contexte sanitaire en 2020 a conduit à une forte baisse du nombre de tués piétons (-19 %), principalement concentrée lors des deux confinements.

La mortalité augmente quand il fait beau

Des conditions météo particulières peuvent influer sur la mortalité routière, par une conjugaison de plusieurs effets parfois contradictoires. Des conditions agréables induisent une augmentation des déplacements, en particulier pour les déplacements de loisirs et ceux des modes vulnérables (motos, vélos).

A l’inverse, des conditions météorologiques dégradées peuvent accroître le risque individuel d’accident de chaque usager (visibilité, perte d’adhérence en cas de pluie, verglas, etc.). Il est donc généralement difficile de repérer l’influence des conditions météo sur la mortalité mois par mois en dehors des variations les plus extrêmes.

2020 est considérée comme l'année la plus chaude depuis le début du XXe siècle. Elle s'est caractérisée par un soleil généreux et la prédominance de la douceur tout au long de l'année. La pluviométrie n'a pas globalement été déficitaire mais géographiquement inégale : l'Atlantique et l'est des Pyrénées ont connu un excédent quand le quart nord-est a effectivement connu un déficit.

Prix du carburant : quel impact sur la mortalité routière ?

Deux aspects de l’activité économique influencent la sécurité routière : l’intensité du volume du trafic notamment de poids lourds et l’ajustement des comportements selon la dépense des ménages.

Les variations du coût des carburants ont un impact sur la mobilité. Lorsque les prix augmentent de 1 %, la consommation de carburants diminue à court terme de l’ordre de 0,25 % à 0,35 %.

En cumul annuel glissant, après une tendance à la hausse entre 2014 et début 2018, les volumes de carburant livrés ont baissé de l’ordre de - 3 % entre début 2018 et fin 2019. Toutefois, il apparaît au vu des historiques publiés par le SDES que la consommation de carburant ne peut pas sur le long terme être directement reliée à la circulation routière.

Qu'en est-il alors de la corrélation entre la consommation de carburant et accidentalité. La situation en 2020 (certes atypique) montre que ces deux variables sont étroitement liées. Cela est d'autant plus prégnant avec le premier confinement, où l'on constate la chute des transactions pour du carburant et de l'accidentalité. Cette période avait en effet vu le trafic réduire considérablement. La corrélation est également visible sur le reste de l'année, où les variables suivent la même tendance. Il est cependant difficile d'établir un lien entre consommation de carburant et accidentalité à partir d'une année atypique comme 2020.

Evolution 2019-2020 des transactions CB en carburant et des accidents

Une récente analyse internationale a mis en évidence une corrélation entre l’évolution de la mortalité et deux indicateurs économiques tels que l’évolution du PIB et celui du taux de chômage. Une réduction de l’activité économique s’accompagne d’une baisse de la mortalité routière et inversement. Selon l’Insee, le PIB en 2019 a augmenté de + 2,8 % par rapport à 2018.