Le présent rapport vise à répondre aux objectifs nationaux et européens de réduction de moitié du nombre de personnes tuées et de blessés graves. Il favorise la mise en place d’actions en faveur de la sécurité routière plus largement développées dans d’autres pays. En termes de connaissance, la référence reste la littérature scientifique et la doctrine technique nationale et internationale. Il a été entrepris de dresser un panorama des recommandations susceptibles de réduire l’accidentalité pouvant être reliée à l’état, à l’aménagement et à l’équipement des infrastructures routières de transport urbaines et interurbaines.
Introduction et problématique
Les infrastructures interurbaines constituent l’essentiel en termes d’enjeux de personnes tuées (70% des tués en 2013, soit 2385 / contre 1026 en milieu urbain) tandis que pour les blessés hospitalisés (BH), la répartition entre l’urbain et l’interurbain est moins déséquilibrée (BH 2014 : 13 696 en urbain / 12 939 en interurbain). Pour ces raisons et d’autres développées plus en détail dans le préambule du rapport, l’équipe de travail a souhaité inscrire l’ensemble des infrastructures dans son étude.
Les cibles
Les accidents corporels de la circulation sont trois fois plus nombreux en agglomération que sur routes interurbaines, cependant ces derniers sont près de sept fois plus mortels. Le tableau 1 ci-dessous montre plus précisément la répartition entre l’urbain et l’interurbain, du nombre de tués et de blessés hospitalisés pour l’année 2014.
Les recommandations proposées
Les recommandations proposées répondent à une ambition : diminuer le nombre de victimes graves (tués et blessés graves) :
- en milieu interurbain,
- en milieu urbain.
Pour répondre à cet objectif, les acteurs impliqués doivent être sensibilisés à la sécurité routière, doivent connaître la situation à traiter pour agir avec compétences et ainsi minimiser le risque de survenue d’accidents.
La logique de ces recommandations vise un système de circulation :
- dans lequel l’usager a une place centrale,
- équitable pour les citoyens en fixant des objectifs à atteindre à tous leurs représentants qu’ils soient au nord ou au sud de la France, maire ou président de conseil départemental,
- qui tienne compte des possibilités des gestionnaires,
- que le niveau atteint soit acceptable globalement par la société et les citoyens.
Pour ce faire les recommandations sont de différentes natures.
Recommandations concernant le management
Ces recommandations de management sont de trois ordres :
- vis-à-vis des acteurs ;
- vis-à-vis de la gestion de la sécurité des infrastructures routières ;
- vis-à-vis de la hiérarchisation des réseaux.
Recommandations concernant la hiérarchisation des réseaux La hiérarchisation des réseaux est essentielle car elle structure :
- Des objectifs de conception, d’aménagements et de signalisation non seulement pour de nouvelles routes mais aussi pour les routes existantes ;
- Des conséquences en termes de gestion de ces routes et notamment l’encadrement des vitesses de circulation.
Recommandations concernant les aménagements et la signalisation
Les solutions à mettre en œuvre dans la conception, l’aménagement, la maintenance et la signalisation des voies pour améliorer leur sécurité sont nombreuses et efficaces. Elles sont généralement bien établies dans les référentiels et les guides techniques en matière de conception, d’aménagement et de maintenance :
- des autoroutes et des routes principales en interurbain,
- des voies structurantes d’agglomération,
- de la voirie urbaine,
- des virages et des intersections.
Conclusion
Ce dossier rassemble un ensemble de recommandations qui favorisera la réduction du nombre de personnes tuées et de blessés graves sur les routes et les rues. Certaines d’entre elles ont été estimées financièrement et les analyses montrent que le ratio coût / bénéfice est favorable à la réalisation de ces recommandations sans parler du bénéfice pour la société. Cependant ceux-ci sont mesurables uniquement au niveau de l’état et une répartition des ressources doit être opérée pour que les collectivités puissent appliquer ces recommandations. C’est le problème majeur à traiter pour que les propositions émises dans ce dossier voient le jour.