Le nombre de blessés suite à un accident de la route est sous-estimé dans le fichier BAAC, constitué à partir des accidents dont les forces de l'ordre ont connaissance. C'est pourquoi il est important d’estimer l'ordre de grandeur réel des blessés à partir d'autres sources. Ce travail est effectué par l'Université Gustave Eiffel qui, à partir des données du Registre du Rhône et des BAAC, effectue en redressement du nombre de blessés. Cette estimation a été continuée par l'ONISR.
Une exhaustivité du nombre de blessés de la route dans le département du Rhône
Géré par l'Université Gustave Eiffel, le Registre du Rhône vise depuis 1995 à recenser l'ensemble des victimes d'accidents de la route survenus dans le département du Rhône. A l'aide de cette base de donnée unique en France, et en la comparant avec ce qui donnent les BAAC dans ce département, l'Université Gustave Eiffel redresse le nombre de blessés obtenu par les forces de l'ordre pour estimer au niveau de la France métropolitaine un nombre de blessés selon différentes modalités (mode de déplacements, âge, gravité des blessures).
Un des avantages du Registre du Rhône est d'utiliser une échelle des blessures médicale utilisée à l'international (cf. document ci-contre "Bilan 2021 Échelle de gravité des lésions"), l'échelle AIS (Abbreviated Injury Scale). Chaque lésion non mortelle des victimes est codée sur cette échelle allant de 1 à 5, 1 correspondant aux blessures les moins graves. Un blessé est considéré comme grave si sa lésion maximal (Maximum AIS ou MAIS) est égale ou supérieure à 3 (MAIS3+).
Cependant, la méthode d'extrapolation de l'Université Gustave Eiffel étant assez complexe, le délai de production de l’estimation du nombre de blessés est assez long, de sorte qu’il existe un décalage dans le temps entre la dernière année estimée (actuellement 2016) et l'année en cours. D’où la conception d’une méthode simplifiée d’estimation provisoire d'un nombre de blessés en attendant l'estimation définitive de l'Université Gustave Eiffel.
Principe de l'estimation
Le sous-enregistrement des blessés diffère fortement selon le type de l’accident, le milieu routier et les forces de l’ordre : police nationale (PN) ou gendarmerie nationale (GN). Il est par exemple très élevé pour les accidents de cyclistes hors agglomération sans autre tiers impliqué et assez faible pour les accidents graves impliquant deux véhicules motorisés en milieu urbain.
En comparant les résultats de l'estimation des blessés de l'Univ. Eiffel sur 2012-2016 déclinés selon les modes de déplacement, gravité, force de l’ordre et âge de l’usager avec les résultats des BAAC sur la même période, on obtient des ratios entre les blessés BAAC et l’estimation de l’Univ. Eiffel des MAIS1-2 et MAIS3+.
En 2017, la mise en place du logiciel Pulsar BAAC en gendarmerie a permis un meilleur enregistrement de certains types d’accident. Les ratios calculés pour la gendarmerie ont donc été adaptés pour 2017-2021.
Ensuite, à l’aide de ces ratios calculés sur 2012-2016, on multiplie les nombres de blessés BAAC pour chaque année de 2017 à 2021 et on obtient une estimation des blessés déclinée selon le mode, l’âge, la gravité et les forces de l’ordre. Pour les EDPm, peu utilisés avant 2018, l’Univ. Eiffel a identifié sur 2019 des niveaux de sous-enregistrement comparables aux vélos.
En dernière étape, on redistribue les blessés estimés selon le genre grâce à la répartition de l’estimation Registre, et selon le milieu sur la base des répartitions observées dans les BAAC.
Ci-dessous, un logigramme synthétisant la méthodologie utilisée :
Disponible en téléchargement ci-contre, le détail de la méthode complète, une fiche d'une page sur le sujet, une fiche de deux pages regroupant les résultats obtenus et la description de l'échelle des blessures utilisée.